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Rendez-vous avec la géante du fjord

Photographie de Notre-Dame-du-Saguenay, après traitement de restauration. En plein cœur du fjord du Saguenay, piquée dans l'escarpement du Cap-Trinité, s'élève une œuvre colossale du sculpteur Louis Jobin, Notre-Dame-du-Saguenay. Faisant plus de neuf mètres de haut, elle est composée de tôles de plomb façonnées sur une structure en bois sculpté sommairement. Datant de 1881, l'œuvre est une commande de Charles-Napoléon Robitaille, un voyageur de commerce qui fit la promesse de faire ériger une statue de la Sainte Vierge après avoir frôlé la mort dans l'eau glacée du Saguenay.

10 jours pour contrer les effets de dizaines d'années

Avec le temps, le blanc de son manteau avait été remplacé par du bleu foncé et le liséré fait de feuilles d'or, par de la bronzine. Sur le plan de la logistique, ce projet constituait un véritable défi, car l'œuvre est située en plein cœur du parc du Saguenay. La fenêtre de temps disponible pour la réalisation du projet était de douze jours au début de juin 2008, juste avant la haute saison touristique.

Comme le site est accessible uniquement par un sentier pédestre de plusieurs kilomètres, il fallait, pour effectuer les travaux de restauration, non seulement avoir de l'expérience de chantier, mais également de l'expérience en forêt, puisque les deux restaurateurs devaient camper sur place et être autonomes durant toute la durée des travaux. L'eau, la nourriture, un poêle au gaz et le matériel le plus lourd ont dû être héliportés au campement situé à un kilomètre en amont de la statue. Le montage de l'échafaudage a été confié à une firme spécialisée puisque la sculpture est en surplomb d'un précipice et de forts vents soufflent régulièrement sur le site.

Photographie de Notre-Dame-du-Saguenay, avant traitement de restauration. Photographie de la madone, entourée des échafauds. Le technicien, escaladant l'échelle, semble tout petit à côté de cette géante.

Une œuvre grandiose, un traitement délicat

La première étape a consisté à retirer de la peinture non adhérente, ce qui a révélé la présence de nombreuses fissures, et à neutraliser les produits de corrosion. Une fois le colmatage effectué, une couche d'apprêt a été appliquée sur toute la surface, puis deux couches de blanc. Grâce aux photos anciennes, il a été possible de déterminer avec précision l'emplacement et la largeur de la bande dorée.

Photographie de Notre-Dame-du-Saguenay, après le retrait de la peinture bleue et l'installation du liséré de feuilles d'or. Photographie de la restauratrice, procédant à l'application de feuilles d'or.

Dans un premier temps, le liséré a été tracé avec de la peinture jaune puis une couche de mixtion a été appliquée pour faire adhérer la feuille d'or sur la surface. Bien que le temps frais ait ralenti le cycle d'éclosion des mouches, leur nombre croissait de jour en jour. La dorure a dû être réalisée avec une bonne maîtrise de soi, les restaurateurs étant partagés entre le désir d'avoir un fort vent qui protège des insectes et la peur de voir ce même vent pulvériser les minces feuilles d'or avant qu'elles ne soient apposées sur la surface. Cette restauration a nécessité dix jours de travail in situ pour les deux restaurateurs campeurs.

Date de mise à jour : 14 décembre 2011

Gouvernement du Québec, 2021
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