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Le soin des oeuvres sur papier

Holm, Susanne Marie, 1995 (Révision 2011). Conservation préventive dans les musées. Manuel d'accompagnement, pages 105 à 116.

Le papier demeure le gardien de nos documents les plus importants, tant au plan artistique et littéraire, qu'au plan historique. Pourtant le papier vieillit et se détériore. Pour minimiser les dommages et conserver ce témoin important de nos activités, nous devons adopter des mesures spéciales de conservation préventive.

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Les facteurs de dégradation

Le papier est principalement constitué de fibres végétales dont le constituant est la cellulose. Dans les meilleurs cas, ces fibres sont très longues et s'entremêlent solidement. Lorsqu'elles sont faites de cellulose pure comme du chiffon de lin ou de coton, elles se détériorent moins rapidement. Par contre, certains facteurs inhérents à la fabrication du papier peuvent en réduire considérablement la durée.

Au cours du XIXe siècle, les méthodes traditionnelles et l'utilisation de fibres de chiffon ont été remplacées par la pulpe de bois non raffinée, préparée à la machine. Ces fibres de bois sont très courtes et contiennent de la lignine. Un tel papier devient extrêmement cassant et jaunit facilement. Des milliers de livres et de journaux de collections s'effritent et sont inutilisables.

Plusieurs additifs tels que l'encollage à l'alun et à la colophane, ainsi que les résidus de produits de blanchiment, jouent aussi un rôle dans la détérioration du papier. L'exposition aux polluants atmosphériques peut rendre le papier acide et entraîner la décomposition et l'affaiblissement de la fibre de cellulose. Des acides s'introduisent dans le papier par contact avec d'autres matériaux tels que les pigments acides, les adhésifs, les cartons et le papier de mauvaise qualité.

L'exposition à la lumière peut produire la dégradation photochimique de la cellulose, des matériaux inhérents au papier, et même de l'image et du texte. De mauvaises conditions de température et d'humidité, les agents biologiques comme les bactéries, les champignons ou encore les insectes et les rongeurs, constituent des facteurs supplémentaires de dégradation. La négligence et les mauvaises manipulations et conditions de stockage complètent cette liste.

Ces facteurs de dégradation peuvent être contrôlés. Il s'agit de suivre cinq règles élémentaires :

  • respecter les normes de taux d'humidité relative, de température et de niveau d'éclairement
  • effectuer un bon entretien
  • manipuler adéquatement
  • appliquer de bonnes méthodes de mise en réserve et d'exposition
  • utiliser des matériaux appropriés.

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Le contrôle du climat

L'humidité relative et la température ont un effet déterminant dans les réactions chimiques qui causent la détérioration des œuvres sur papier. Le papier est un matériau hygroscopique. Ses fibres cherchent à se maintenir en équilibre avec le milieu ambiant. En présence de l'humidité, elles prennent de l'expansion et gondolent. Lorsque le milieu devient sec, elles se contractent et rétrécissent. Ce phénomène peut provoquer une tension dans le papier, tout particulièrement lorsque ces changements sont brusques, répétés et de grande amplitude. Sous tension, il peut également se déchirer suite à un assèchement.

Les couches picturales moins flexibles, comme la gouache ou l'encre à sérigraphie, ne peuvent suivre le mouvement du papier qui les supporte. Elles risquent de se fissurer, de se soulever et de s'écailler, entraînant ainsi leurs pertes. Les différentes couches qui forment une photographie, un film ou un négatif peuvent craqueler et perdre de leur adhérence Il est donc important de maintenir les conditions de température et d'humidité relative constantes 24 heures sur 24, tout au long de l'année.

On recommande l'installation d'un système de climatisation. On peut l'ajuster au type de collection. Pour les œuvres sur papier et les livres, on suggère un taux d'humidité relative de 50 % ± 5%, considéré comme idéal et une température de 18ºC ±1%. En Amérique du Nord et notamment au Canada, il est extrêmement difficile de maintenir une humidité relative de 50% en hiver sans créer de condensation. C'est pourquoi le taux d'humidité relative est graduellement baissé en hiver et augmenté en été. (jusqu'à 35 % l'hiver et 50 % l'été pour une température entre 18 et 20º C). On verra toujours à étaler la transition sur plusieurs mois et à maintenir les variations journalières aussi faibles que possible. Dans certains cas, il est judicieux de réduire la température et l'humidité relative afin de ralentir le processus de dégradation.

Certains types de photographies comme les photos contemporaines en couleurs et en noir et blanc, ainsi que les pellicules cinématographiques, peuvent être conservés au froid. Consultez un restaurateur pour connaître les conditions les plus appropriées et les précautions à prendre pour la mise en réserve de vos différentes collections.

Les moisissures peuvent se développer et proliférer lorsque l'humidité relative dépasse 65 %, surtout si la température est élevée, et que l'air est stagnant. Elles attaquent à la fois le support comme le papier et le parchemin, et la matière picturale comme la gouache et le pastel sec. Ces matériaux peuvent être sérieusement tachés, rendus plus absorbants et parfois même détruits. Il faut réduire l'humidité relative et maintenir la température aux environs de 18°C, tout en favorisant une circulation d'air pour prévenir le dépôt et la croissance de spores de moisissures sur la surface des objets.

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Le contrôle du niveau d'éclairage

Le contrôle de l'exposition à la lumière est primordial pour assurer la conservation des
œuvres sur papier. La lumière peut blanchir un papier de bonne qualité et foncer un papier ligneux de qualité inférieure. Les matières picturales
une ou plusieurs couches de couleurs qui constituent la peinture.
matières picturales
sont photosensibles à divers degrés. Pour certaines, la décoloration peut être importante. Des encres de crayons-feutres sont tellement fugaces qu'elles se décolorent de façon importante en l'espace de quelques mois. Les photographies sur papier salé, à l'albumine et les anciens tirages sur papier plastifié sont très sensibles à la lumière. Les matières colorantes des photos couleur sont généralement instables, même lorsqu'elles sont conservées dans l'obscurité. Ces changements se produisent graduellement. Les dommages causés par la lumière sont cumulatifs et irréversibles.

Pour préserver les collections, on contrôle la source d'éclairage, la quantité d'ultraviolets, le niveau d'éclairement et la durée d'exposition. On peut facilement utiliser le plexiglas anti-UV, devant les fenêtres, comme verre d'encadrement et dans la fabrication des vitrines. On doit aussi tenir compte du niveau d'éclairage. Plus la lumière est intense, plus les risques sont grands. On recommande un maximum de 50 lux pour l'éclairement des œuvres sur papier. Même si les matériaux qui composent l'image sont stables, le papier qui les supporte pourrait mal réagir à la lumière.

Finalement, on contrôle la durée de l'exposition à la lumière. La plupart des grands musées et des centres d'archives ont établi des limites de temps d'exposition pour leurs collections d'œuvres sur papier. Un exemple consiste à effectuer une rotation des œuvres qui seraient en exposition de 3 à 6 mois tous les 5 ans. Il est donc important de comptabiliser la totalité d'exposition d'une œuvre sur papier au cours de sa vie muséale.

Une classification des œuvres sur papier selon leur sensibilité à la lumière basée sur la norme ISO (système Blue Wool) permet de définir la durée d'exposition annuelle pour chaque catégorie.

Dans certains cas, l'utilisation de copies ou de fac-similés est suggérée : on remplacera les originaux en exposition par une copie fidèle; on utilisera une microfiche ou une photographie numérique pour la consultation. Ces mesures permettent de réduire l'usure causée par la manipulation et la détérioration qu'entraîne l'exposition à la lumière des originaux.

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La propreté et l'entretien des lieux

Il est très facile de tacher ou de salir mais beaucoup plus difficile de retirer les saletés imprégnées. Conservez vos lieux de travail, de consultation et de mise en réserve propres. Utilisez toujours une feuille de papier propre, comme du papier buvard, pour déposer les œuvres. Gardez vos mains bien propres. Portez des gants de coton pour manipuler les œuvres sur papier; la surface des photos se marque de façon irrémédiable par simple contact avec les doigts. L'usage d'un support secondaire comme une chemise vous permettra de manipuler et de voir le recto et le verso d'une œuvre sans la toucher.

Les micro-organismes, les insectes et les rongeurs sont tous attirés par le papier. Ils prolifèrent dans les endroits poussiéreux, humides et sombres. Les insectes, en particulier les poissons d'argent, s'attaquent aux encollages et aux liants des matières picturales
une ou plusieurs couches de couleurs qui constituent la peinture.
matières picturales
, endommageant ainsi l'œuvre. Les déjections de mouche laissées sur la surface d'une œuvre la défigurent énormément. Les souris et les rats rongent le papier et peuvent tacher les documents et les œuvres d'art comme les dessins et les gravures de leur urine et de leurs excréments. Une surveillance attentive et régulière permet d'éviter la contamination biologique et de prévenir les problèmes avant qu'ils ne deviennent incontrôlables.

Un bon entretien devrait aussi viser l'élimination des sources de pollution. Les produits nettoyants, les solvants, les peintures et le bois peuvent dégager des vapeurs nocives qui seront absorbées par le papier. Ces produits doivent être conservés à l'extérieur de la réserve.

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La manipulation et le rangement

L'erreur humaine est une cause fréquente d'accidents. On retrouve souvent des papiers pliés, froissés, tachés et déchirés. Les règles de bonne manipulation sont basées sur le bon sens et le respect des œuvres. N'altérez d'aucune façon l'œuvre en la pliant, en écrivant dessus ou en modifiant son format. Vous porteriez atteinte à son intégrité et à son caractère original. N'utilisez jamais d'agrafes, de trombones, d'épingles, de punaises ou d'autres attaches qui peuvent déformer ou perforer le papier et laisser des taches de rouille. Évitez d'écrire à l'encre ou au crayon-feutre sur les œuvres ou de les estampiller. Les marques laissées les défigurent et sont difficiles à faire disparaître. En contact avec l'eau, les encres peuvent causer des taches disgracieuses. Si vous devez écrire un numéro d'inventaire, qu'il soit discret, écrit à la mine HB dans un coin, au verso de l'œuvre, sans qu'aucune pression ne soit exercée.

Protégez les œuvres avec une chemise, une boîte, un encadrement pour les transporter ou les manipuler. Il est toujours préférable de les monter et de les encadrer pour les protéger lorsqu'on les prête pour une exposition. 

Évitez de manipuler inutilement les œuvres. Utilisez vos deux mains pour les déplacer et n'en transportez qu'une seule à la fois. Utilisez un chariot si plusieurs œuvres ou boîtes de rangement doivent être déplacées.

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Le matériel et mobilier de rangement

Le rangement à plat est la meilleure méthode pour la plupart des œuvres sur papier. Cependant, dans les collections d'archives, certains documents comme les négatifs sur plaques de verre et les photos montées sur carton en bon état, sont souvent placés verticalement dans des boîtes. Il faut toujours utiliser des contenants protecteurs sans acide3. Ces chemises, enveloppes, cartables, boîtes ou passe-partout doivent être fais de papier ou de carton, avec une réserve alcaline de préférence, ou de plastique inerte sans enduit tels que le polyester, le polypropylène ou le polyéthylène.

Les pochettes et les chemises de plastique transparentes sont souvent utilisées pour l'entreposage de négatifs ou d'épreuves photographiques pour en réduire la manipulation et les protéger. Ces contenants ne sont pas à toute épreuve : si l'humidité relative est trop élevée, il y a un risque d'altération de la surface de la gélatine qui lui donne un aspect glacé là où il y a contact avec le plastique. Lorsqu'on ne peut assurer le contrôle de l'humidité, on utilisera des enveloppes de papier sans acide. Ce papier sera sans réserve alcaline pour les impressions et négatifs en couleurs, les papiers salés, les épreuves à l'albumine, les cyanotypes, les microformes diazoïques et les anciennes photographies gélatinoargentiques.

Il ne faut pas sous-estimer l'importance du contenant pour la préservation de l'œuvre. Il la protège de la lumière, de la poussière et des fluctuations d'humidité. La réserve alcaline dans le papier ou le carton aide à neutraliser les acides dans l'environnement de l'œuvre. On peut aussi inscrire sur le contenant des renseignements utiles, plutôt que d'écrire sur l'objet lui-même. Le contenant permet d'éviter la manipulation excessive quand on cherche une œuvre en particulier.

Les boîtes peuvent être particulièrement utiles pour la mise en réserve des œuvres les plus vulnérables : les pastels, les fusains, celles dont la matière picturale s'écaille, les œuvres tridimensionnelles contemporaines, certains livres et albums. Les boîtes permettent d'éviter tout contact avec les surfaces fragiles et offrent un bon support. Dès que les dimensions d'une boîte la rendent moins maniable, on s'y met à deux pour la transporter. Il est cependant plus pratique de ranger les œuvres de grandes dimensions dans des armoires à plans.

Il existe des enveloppes en matériau inerte qui sont bien conçues et répondent très bien aux différents besoins des collections. Pour faire un choix, n'hésitez pas à demander l'avis d'un restaurateur.

Le mobilier de rangement doit être également choisi avec soin. L'utilisation d'armoires et d'étagères en métal recouvert d'un émail cuit est préférable au mobilier de bois qui laisse échapper des produits volatils nuisibles. Choisissez du mobilier solide. Les tiroirs de métal de grandes dimensions glissent mieux. Évitez d'utiliser des tiroirs et des rails coulissants pour ranger les œuvres fragiles comme les pastels ou les fusains non fixés qui sont très vulnérables aux vibrations.

Les œuvres dont les dimensions ne permettent pas de les conserver dans les armoires à plans, seront montées et encadrées avant d'être mises en réserve. Elles pourront alors être accrochées au mur. Pour économiser l'espace, ces œuvres peuvent être entreposées sur des treillis métalliques sur rails comme ceux utilisés pour les peintures. Il faut cependant prévoir un système sans vibrations. En dernier ressort, une œuvre peut être enroulée sur un tube, mais pour ce faire il est nécessaire de consulter un restaurateur.

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Le montage et l'encadrement des œuvres sur papier

Un montage et un encadrement constituent une excellente protection, en particulier lors des expositions. Les entreprises d'encadrement ne répondent souvent qu'à des normes commerciales qui sont insuffisantes pour la conservation. Des publications expliquent comment monter et encadrer selon les normes de conservation. Lors de l'encadrement, on s'assure que les montages sont sans acide. On choisit de préférence un carton avec une réserve alcaline, comme le carbonate de calcium qui pourra neutraliser une éventuelle acidité4. N'acceptez pas de carton constitué d'un centre ligneux recouvert de chaque côté par des feuilles de papier sans acide. La lignine peut se décomposer et contribuer à rendre acide le papier qui la recouvre. Même les réserves alcalines peuvent s'épuiser après un contact prolongé avec des matériaux acides.

Il n'est pas recommandé d'économiser sur les matériaux. Le carton à 4 plis offre une meilleure protection et plus de solidité que celui à 2 plis. Le montage de base comprend deux éléments : 1) un carton pleine grandeur sur lequel est placée l'œuvre afin d'offrir une protection à l'arrière et un support solide; 2) une fenêtre de passe-partout faite de carton à 4 plis, à moins que le relief ou la fragilité de la surface n'oblige à doubler cette épaisseur. Le passe-partout empêche la surface de l'œuvre d'être en contact direct et d'adhérer à la vitre ou au plexiglas. S'il est impossible d'en utiliser un, on le remplace par une baguette d'espacement en carton ou en plastique inerte. Les émulsions à la gélatine sont particulièrement sujettes à ce problème et, lorsque l'adhérence se produit, elle est difficilement réversible.

L'œuvre est retenue au support en carton d'une manière facilement réversible. On recommande de coller le long des  bords de l'œuvre des charnières en forme de T ou pliées (quand il s'agir d'un montage flottant), faites de papier japonais dont les rebords sont effilochés. Cette colle est faite d'une pâte d'amidon de blé cuit. Ainsi, le papier peut jouer librement lorsque des fluctuations d'humidité surviennent.

Il existe plusieurs variations à partir du montage de base dont :

  • le montage à trois éléments qui incorpore une fenêtre de protection faite de Mylar®
  • le montage surhaussé, pour recevoir les œuvres collées sur des cartons épais
  • le montage recto-verso, avec deux fenêtres pour les œuvres qui portent une image ou des inscriptions au verso.

L'utilisation du verre ou du plexiglas est absolument nécessaire pour protéger la surface de l'image du contact direct, du vandalisme et des souillures. On retient toutefois que le Plexiglas et les feuilles de polycarbonate développent de l' électricité statique
Les atomes qui composent la matière peuvent être neutres ou chargés. Si un atome perd un électron, il est chargé positivement, tandis que s'il gagne un électron, il est alors chargé négativement. Le frottement d'un matériau électrostatique provoque une accumulation d'électrons. Le matériau est alors chargé négativement et attire tout ce qui a une charge positive. Une démonstration simple est faite avec une règle en Plexiglas® que l'on frotte sur un chandail en laine. Si l'on approche ensuite la règle de petits morceaux de papier, ceux-ci seront happés par la règle.
électricité statique
qui attire les pigments non fixés comme ceux des fusains et des pastels. Pour une œuvre sujette à ce risque, on utilisera le verre. Dans les autres cas, le plexiglas est préférable : il est léger et plus résistant que le verre, qui peut se briser pendant la manipulation ou le transport, et endommager les œuvres de ses éclats. On recommande l'utilisation de plexiglas anti-UV.

On utilise à l'arrière du cadre un dos protecteur
panneau rigide fixé au revers du châssis
assemblage de bois sur lequel on tend une toile.
châssis
ou du cadre qui sert à protéger le tableau.
dos protecteur
sans acide, comme le Coroplast®, pour protéger l'œuvre contre les coups, la poussière, les variations d'humidité relative et de température. On scelle les joints entre le dos protecteur
panneau rigide fixé au revers du châssis
assemblage de bois sur lequel on tend une toile.
châssis
ou du cadre qui sert à protéger le tableau.
dos protecteur
et le cadre à l'aide d'un ruban adhésif inerte comme le Shurtape J-lar® ou le Marvelseal®. Une œuvre ainsi encadrée jouit d'un micro-climat qui peut encore être amélioré si on ajoute une feuille imprégnée de gel de silice (Artsorb® ou Artengel®, par exemple).

On préfère souvent les cadres de métal à ceux en bois à cause de leur facilité d'assemblage et de leur stabilité chimique. Cependant, un cadre métallique dont les dimensions sont supérieures à 60x90 cm peut facilement se déformer. Dans ce cas, on recommande d'utiliser un cadre de bois massif, plus solide. Pour contrer les problèmes d'acidité du bois, on le scelle en appliquant une feuille d'aluminium spécial, comme le Marvelseal®, sur la feuillure du cadre. Les œuvres déjà montées peuvent aussi être exposées sans cadre dans des vitrines appropriées.

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Détériorations dues aux matériaux inappropriés

Le fait qu'un produit soit d'utilisation courante et facilement disponible dans le commerce ne signifie pas qu'il soit recommandable pour les œuvres sur papier. Il ne faut jamais utiliser de ruban adhésif sur une œuvre, par exemple. Avec le temps, il jaunit, pénètre dans les pores du papier, laisse des résidus collants qui durcissent, s'assèchent et deviennent insolubles. Même pour un restaurateur expérimenté, faire disparaître ces taches constitue un défi.

Les pellicules conçues pour le montage à froid ou à sec avec chaleur peuvent poser des problèmes. Elles sont très difficiles à enlever. Rappelez-vous que les papiers et les cartons acides ont tendance à tacher et à rendre friable l'œuvre avec laquelle ils sont en contact. N'utilisez que des produits non acides. Pour la même raison, n'utilisez pas de panneaux de bois, ni les dérivés du bois non scellés en contact avec une œuvre.

Certains plastiques instables contiennent des produits chimiques comme des chlorures et des nitrates qui peuvent endommager les œuvres sur papier, particulièrement les photos.

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En résumé

Consultez la documentation existante sur la conservation préventive et demandez conseil à un restaurateur. Une bonne connaissance des causes de détérioration vous permet d'agir efficacement et de prévenir la dégradation prématurée de vos collections. Les œuvres d'art et les documents d'archives peuvent être préservés en suivant les recommandations de professionnels et en établissant la conservation préventive comme base de la gestion des collections.

Bibliographie et vidéographie

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Date de mise à jour : 16 juin 2016

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